La sobriété numérique : une réflexion stratégique à mener avant la rentrée ?
L’été, c’est aussi une période propice à la réflexion stratégique. En 2025, plus que jamais, un sujet s’impose : la sobriété numérique. Comment transformer cette prise de conscience environnementale en un véritable levier pour votre organisation ?
Les enjeux climatiques sont au cœur des préoccupations. Le numérique, malgré son image « immatérielle », a une empreinte environnementale bien réelle. Consommation énergétique des data centers, fabrication des équipements, gestion des déchets électroniques… tout cela pèse lourd. Alors, comment passer de la simple intention à l’action concrète pour une sobriété numérique de la DSI efficace ? Cet article des Carnets d’été DSI est là pour nourrir votre réflexion. Il vous aidera à esquisser un plan d’action rapidement activable. Prêts à verdir votre stratégie IT ?
Pourquoi la sobriété numérique est-elle un impératif stratégique ?
Ce n’est plus une option, mais une nécessité. La sobriété numérique de la DSI s’impose comme un pilier de votre stratégie. Plusieurs raisons convergent pour en faire une priorité absolue.
- Un impact environnemental incontestable et grandissant : Le numérique représente une part croissante de la consommation énergétique mondiale. Il génère également une quantité considérable de déchets. En tant que DSI, vous avez un rôle clé à jouer dans la réduction de cette empreinte. C’est une responsabilité à prendre à bras-le-corps.
- Les attentes croissantes des parties prenantes : Vos collaborateurs, vos clients, vos investisseurs… tous sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales. Une stratégie IT durable renforce votre image de marque. Elle attire les talents et fidélise les partenaires. C’est un avantage concurrentiel indéniable.
- Des bénéfices économiques et de résilience à la clef : Réduire votre consommation énergétique, c’est aussi réduire vos coûts. Optimiser vos infrastructures, c’est améliorer leur résilience. La sobriété numérique n’est pas seulement écologique, elle est aussi économiquement intelligente. C’est une démarche gagnant-gagnant.
Sobriété numérique : Une feuille de route pour agir sans attendre
Mettre en place une démarche de sobriété numérique demande de la méthode. Voici une feuille de route pragmatique. Elle vous guidera, inspirée des meilleures pratiques du secteur.
Phase 1 : Auditer pour comprendre et décarboner efficacement !
C’est la fondation de votre démarche. On ne peut améliorer que ce que l’on mesure, n’est-ce pas ?
- Réalisez un bilan de l’existant : Évaluez votre parc matériel. Analysez la consommation énergétique de vos infrastructures. Pensez au cycle de vie de vos équipements. Où se situent les plus gros postes de dépense énergétique ?
- Cartographiez les usages numériques : Quelles sont les applications les plus gourmandes en ressources ? Où se cachent les données inutiles et obsolètes ? Identifiez ces « points chauds » pour cibler vos actions.
Phase 2 : Réduire l’empreinte à toutes les échelles
Une fois l’état des lieux posé, place à l’action ! La réduction de l’empreinte passe par plusieurs leviers.
- Le matériel : Allongez la durée de vie de vos équipements. Favorisez le reconditionné et le réemploi. Optimisez vos achats pour des produits plus durables et réparables. Moins de neuf, c’est plus de vert !
- Le logiciel et les données : Développez des logiciels « sobres » (éco-conception). Optimisez les requêtes et les algorithmes. Purgez régulièrement les données inutiles. Chaque octet compte !
- Les infrastructures (Data Centers) : Optimisez la consommation de vos data centers. Pensez à la conteneurisation. Choisissez des hébergeurs engagés dans une démarche « verte ». Leur PUE (Power Usage Effectiveness) est un bon indicateur.
- Les usages : Sensibilisez vos utilisateurs aux bonnes pratiques numériques. Éteindre son écran, vider sa boîte mail, limiter les visioconférences inutiles… Ou leur durée. Chaque geste compte.
Phase 3 : Mesurer, communiquer et engager pour progresser
La sobriété numérique s’insère dans vos démarches d’amélioration continue. Il faut la suivre et la partager.
- Mettez en place des indicateurs de suivi clairs : Mesurez votre consommation électrique grâce à des solutions de monitoring IT ou de GTB. Suivez le taux de réemploi de vos équipements. D’autres indicateurs, comme le PUE de vos data centers ou le volume de données stockées, sont aussi essentiels. Ces données vous permettront de visualiser vos progrès.
- Communiquez sur vos avancées : Partagez vos succès en interne et en externe. Cela valorise vos équipes et renforce l’image de votre entreprise. La transparence est un puissant activateur de changement.
- Engagez les équipes et la direction : La sobriété numérique est l’affaire de tous. Impliquez vos collaborateurs dans la démarche. Obtenez le soutien de la direction pour des investissements durables.
Que mettre en place dès la rentrée ? Votre plan d’action rapide pour la sobriété numérique de votre DSI
L’été est le temps de la réflexion. La rentrée, celui de l’action ! Voici quelques « quick wins » pour démarrer votre démarche de sobriété numérique sans délai.
- Un audit rapide du parc : Identifiez les équipements les plus énergivores ou les plus anciens. Planifiez leur remplacement ou leur reconditionnement prioritaire.
- Une sensibilisation express : Organisez une courte session de sensibilisation pour vos équipes. Mettez en avant 3 à 5 gestes simples à adopter au quotidien (gestion des emails, veille des équipements). En septembre, le niveau d’attention est maximal, profitez-en.
- Une purge de données : Lancez une campagne de nettoyage des données obsolètes sur les serveurs et les postes utilisateurs. Moins de données, c’est moins de stockage et moins de consommation.
- Un tri des emails : Incitez à vider les boîtes de réception et à se désabonner des newsletters inutiles. L’impact est réel à l’échelle d’une entreprise !
- Un challenge interne : Lancez un défi « Green IT » entre services. La gamification peut être un puissant levier d’engagement. Scorez les progrès et offrez une expérience valorisante à gagner en équipe !
Sobriété numérique : Faut-il généraliser l’IA en entreprise ?
Pour un DSI, la question de généraliser l’IA en entreprise, notamment sous l’angle de la sobriété numérique, est complexe et demande une réflexion stratégique approfondie.
Il ne s’agit pas d’un simple « oui » ou « non », mais plutôt d’un « comment » et « où ». L’IA, et particulièrement l’IA générative, consomme énormément de ressources lors de son entraînement et de son utilisation intensive. Pensez aux calculs nécessaires pour générer du texte, des images ou du code : cela sollicite des serveurs puissants qui consomment beaucoup d’énergie. Une généralisation sans discernement pourrait donc paradoxalement augmenter l’empreinte environnementale globale de l’entreprise.
Cependant, l’IA offre aussi des opportunités fantastiques pour la sobriété numérique. Des outils comme Microsoft Copilot, comme nous l’avons évoqué, peuvent optimiser la gestion des emails, des documents et des réunions, réduisant ainsi le volume de données stockées et le temps passé sur des tâches superflues. C’est un équilibre à trouver.
Comment l’IA peut aider à améliorer la sobriété numérique de votre DSI ?
- Optimiser la consommation énergétique des infrastructures IT (data centers, serveurs) en gérant de manière plus intelligente les charges de travail et les périodes d’inactivité.
- Améliorer l’efficacité des applications en identifiant les codes ou requêtes les plus gourmands en ressources, permettant ainsi de les optimiser.
- Faciliter le tri et la suppression des données obsolètes, contribuant à une meilleure gestion du stockage.
- Optimiser les chaînes logistiques et la gestion des ressources physiques pour les entreprises industrielles, réduisant indirectement leur empreinte.
La clé est d’adopter une approche éclairée :
- Prioriser les cas d’usage : Identifier les domaines dans lesquels l’IA apporte un bénéfice clair et mesurable, tant en termes de productivité que de réduction de l’empreinte environnementale ou des coûts.
- Mesurer l’impact : Évaluer la consommation réelle des solutions d’IA avant et après leur déploiement. Ne pas oublier le coût énergétique de l’entraînement des modèles.
- Favoriser l’éco-conception : Choisir des solutions IA conçues pour être plus sobres en ressources, et encourager les développeurs à optimiser leurs modèles.
- Sensibiliser les utilisateurs : Former les collaborateurs à utiliser l’IA de manière responsable, en évitant le gaspillage de requêtes ou la génération de contenus superflus.
En résumé, la généralisation de l’IA n’est pas une fin en soi. Pour la sobriété numérique, c’est peut-être un atout. Dans tous les cas, ce projet doit être mené avec discernement, en se concentrant sur les cas d’usage à fort potentiel d’optimisation et en intégrant l’éco-conception dès le départ. C’est vraiment une réflexion stratégique qui demande une vision à long terme et une forte compréhension des enjeux de la part du DSI.
En conclusion
En intégrant la sobriété numérique DSI à votre feuille de route estivale, vous transformez un enjeu environnemental en un levier de performance. Vous réduisez vos coûts, améliorez votre image et contribuez activement à un avenir plus durable. C’est une étape clé de votre transformation digitale et une preuve de votre leadership responsable.
À Propos de l’auteur
Bonjour, je suis Cédric Mouandjo, DSI de transition à Paris. Passionné depuis toujours par la révolution informatique, j’accompagne au quotidien les entreprises dans leur projet de transformation digitale. Si vous cherchez un manager de transition IT certifié et expérimenté, contactez-moi → ici ou sur LinkedIn → ou en cliquant là