Leadership, la compétence oubliée
Quelle est la compétence d’un bon leader que tout le monde oublie ? Lorsque tu diriges tes équipes, tu as l’impression de tout faire correctement et, pourtant, tu te rends compte que ça coince. Les résultats ne sont pas là. En tant que manager de transition, je vois évidemment plusieurs raisons possible. Dans cet article, je me concentre sur une caractéristique centrale qui peut faire passer ton leadership à un autre niveau.
La compétence d’un bon leader
La compétence d’un bon leader que tout le monde oublie, c’est l’exécution. En effet, un bon dirigeant est un excellent exécutant. Il suffit de voir comment s’y prend Elon Musk pour en être convaincu. Pour bien diriger, il est donc essentiel de se mettre au service des personnes les plus qualifiées pour gérer une situation donnée. Ça comprend donc savoir mettre son égo de côté, ce que les anglophones ont compris avec le terme CEO (plutôt que PDG). Mais voyons ça plus en détail !
CEO vs PDG
En anglais, il est clair que l’exécution a été intégrée comme faisant partie du rôle prépondérant d’un dirigeant. En effet, lorsque nous traduisons le terme de CEO (Chief Executive Officer), nous constatons que ce poste est nommé “Personne Exécutive en Chef”. Autrement dit, le leader est avant tout un exécutant. Le vocabulaire employé a souvent un impact sur notre façon de nous comporter et c’est assez flagrant sur l’approche de ce poste.
Avec notre vision de “Directeur Général” en français, nous créons une barrière avec cet aspect essentiel de la fonction. L’accent n’est pas mis au même endroit. Ici, nous voyons avant tout le côté “diriger” dans le sens “donner des ordres”. Pourtant, il est communément admis que les dirigeants ayant les meilleurs résultats sont ceux qui suivent le dicton “lead by example” (mener par l’exemple). Et si nous changions notre point de vue également en français et mettions l’accent sur l’exécution, qu’est-ce que ça donnerait ?
L’attitude du dirigeant
La façon dont nous nous comportons a un impact direct sur la manière dont nos équipes agissent. L’attitude d’un leader a donc son importance. Dans cette idée de mettre plus d’emphase sur l’exécution, plusieurs aspect s’entre-mêlent. Parmi ceux-ci : l’égo et l’efficacité. Je vais évidemment développer ces deux points mais, auparavant, laisse-moi revenir sur le principe même de l’exécution.
Lorsque je parle du dirigeant en tant qu’exécutant, je pense avant tout au fait d’être capable de se mettre au service de personnes plus qualifiées que soi pour atteindre ses objectifs. Ça comprend donc à la fois la capacité à s’auto-évaluer, celle de bien s’entourer, celle de déléguer et celle d’écouter. Et c’est là que notre ami l’égo entre en jeu.
Le rôle de l’égo
Je vais être direct : savoir mettre son égo de côté est fondamental. Si tu ne le fais pas déjà, tu risques de passer pour quelqu’un de méprisable tant aux yeux de tes collaborateurs que de tes équipes. Et je ne connais personne qui a envie de faire affaire avec ce type de profil. Entre travailler avec un leader capable d’écouter et travailler avec un dirigeant à l’égo prédominant, le choix est vite fait.
Tu l’auras compris, pour obtenir de bons résultats en tant que leader, il est nécessaire de faire abstraction de son égo pour se mettre au service de ses objectifs… et donc d’autres personnes plus compétentes dans une situation donnée. Et écouter ce qu’ils disent pour ensuite exécuter leurs idées, conseils et/ou avis. Ça peut piquer à certains moments, mais tu te remercieras par la suite.
Avancer ou reculer
Exécuter permet également d’avancer et d’être efficace. En effet, l’exécution fait partie de la réussite. On dit souvent qu’avancer vaut mieux que de rester sur place mais, dans la vie comme en business, le sur-place n’existe pas. Si tu n’avances pas, ça signifie que tu recules. J’imagine que ce n’est pas trop ton objectif en tant que dirigeant. Alors, autant se mettre en mouvement !
Et lorsque je parle d’efficacité, je veux évidemment parler de la façon dont on agit. Lors de l’action, il est essentiel d’analyser ses erreurs et d’itérer consécutivement pour parvenir à un meilleur niveau de maîtrise. Et ça vaut pour tout. Donc lorsque tu te mets au service de quelqu’un d’autre, c’est aussi ton rôle de prendre de la hauteur et considérer chaque partie de l’exécution (que ce soit celle qui te concerne et/ou celle qui concerne ton équipe).
Exemple : l’exécution d’Elon Musk
Pour être un peu plus concret, regardons le cas d’Elon Musk. Sa réussite entrepreneuriale n’est plus à prouver. Or, l’exécution fait partie de sa réussite. Si je ne devais choisir qu’une seule de ses citations, ce serait celle-ci :
I think it’s very important to have a feedback loop, where you’re constantly thinking about what you’ve done and how you could be doing it better. I think that’s the single best piece of advice: constantly think about how you could be doing things better and questioning yourself.
Elon Musk
Je pense qu’il est très important d’avoir une boucle de feedback, où vous pensez constamment à ce que vous avez fait et comment vous pourriez le faire mieux. Je pense que c’est le meilleur conseil : pensez constamment à comment vous pourriez mieux faire les choses et vous remettre en question.
Autrement dit : agis et améliore-toi constamment sur base de feedbacks objectifs. (Si tu veux en savoir plus sur ces critères, cet article est fait pour toi.)
Il l’a bien illustré dans son parcours. Pour que son grand rêve d’aller sur Mars se concrétise, la première étape pour lui était de créer des fusées. Et pour optimiser les coûts, il a décidé de créer des fusées réutilisables. Étant donné qu’il ne venait pas du monde de l’aérospatial, il a beaucoup lu et s’est entouré de personnes clefs. Et c’est là que ça devient particulièrement intéressant pour cette compétence d’exécution et de feedback.
Entre la création de SpaceX en 2002, les lancements raté de la Falcon 1 en 2006 et 2008 et, finalement, le succès de la Falcon 9 en 2010, Elon a su transformer son entreprise. Elle s’est structurée et a gagné en maturité, notamment à travers une amélioration constante des process via l’expérience accumulée. Bref, il a avancé par itération pour y arriver.
Conclusion
Tu connais maintenant la compétence d’un bon leader que tout le monde oublie. La prochaine fois que tu feras face à une difficulté dans ton rôle de dirigeant, tu pourras penser à cet aspect lié à l’exécution. Et si tu veux aller plus loin sur ce sujet, tu peux me demander mon avis. Il est souvent plus facile d’analyser une situation particulière lorsque nous avons un regard extérieur. Pour ça, il te suffit de remplir le formulaire sur la page Contact.