La question de comment réaliser la gestion des priorités revient fréquemment. Pourtant, il s’agit d’un non sens. En effet, l’accent est mis ici sur le côté de la gérance… alors qu’étymologiquement parlant, nous ne pouvons pas avoir plusieurs priorités. Ce qui explique tous les problèmes de hiérarchisation de tâches et/ou de projets. Pourquoi ? Et quelle question se poser pour résoudre notre soucis de priorisation ? C’est ce que je te propose dans la suite de cet article.
La gestion des priorités
En tant que manager de transition, je vois souvent cette question de comment réaliser cette gestion des priorités. Le problème, c’est que nous ne pouvons pas avoir plus d’une priorité. Le principe même de priorisation est de hiérarchiser ses tâches et/ou projets pour avoir un ordre clair de primauté. Une fois ce classement réalisé, le pilotage coule de source et cette interrogation n’a plus lieu d’être. Mais alors, pourquoi continue-t-on à se poser cette question en boucle ?
L’histoire du mot “priorité”
Cet article est directement dérivé d’une réflexion tirée d’une conversation avec une collaboratrice. Elle m’a dit avoir lu dans le livre “The One Thing” de Gary Keller et Jay Papasan que le mot “priorité”, apparu au XIVème siècle, était à l’origine exclusivement employé au singulier. Ce qui était logique étant donné qu’il venait de “prior” (signifiant “premier” en latin). Autrement dit, ce mot exprimait l’idée de “ce qui a le plus d’importance”. Ce n’est que récemment, dans le courant du XXème siècle, que le mot a été transformé au pluriel pour signifier “quelque chose qui a de l’importance”.
Ce qu’en dit ChatGPT
Ne trouvant pas moi-même la référence de cette histoire, j’ai décidé de poser la question à ChatGPT qui va dans le même sens :
L’utilisation de « priorité » au pluriel remonte à plusieurs décennies en français, mais il est difficile de déterminer exactement depuis quand cette pratique est devenue courante.
Le terme « priorité » provient du latin « prioritas », qui signifie « état de ce qui est avant », et il est utilisé depuis plusieurs siècles en français pour désigner la primauté accordée à une chose ou à une personne par rapport à d’autres.
Cependant, l’utilisation de « priorité » au pluriel est devenue plus courante au cours des dernières décennies, à mesure que les sociétés et les organisations ont commencé à reconnaître la nécessité de hiérarchiser les priorités dans des domaines tels que les affaires, la politique et la vie personnelle.
Ainsi, bien que l’utilisation de « priorité » au pluriel soit relativement récente par rapport à l’histoire de la langue française, elle est devenue courante depuis plusieurs décennies et fait maintenant partie du langage courant.
ChatGPT
Ce que j’en ai retiré
Cette histoire est, évidemment, entrée en écho avec ma propre expérience du terrain et, surtout, la problématique récurrente liée à ce mot. En effet, si on part du principe que la primauté est le fait d’être en première position, il ne devrait y avoir qu’une seule priorité. Si le terme était employé pour exprimer la nécessité de hiérarchiser les objectifs, il n’y aurait pas de problème. Mais, clairement, ce n’est pas le cas à l’heure actuelle. Alors, qu’est-ce que ça implique ?
La priorité au singulier
Si l’on considère le mot au singulier, le principe même de gestion des priorités n’existe plus. La vrai problématique se déplace pour mettre l’accent sur ce qui est le plus important. Ainsi, en déterminant une priorité unique, nous focalisons notre attention sur un seul élément. Il y a de nombreuses sources qui mettent en évidence l’efficacité de cette méthode. Ne serait-ce que par l’énergie demandée à notre cerveau : elle est beaucoup plus importante lorsqu’il change fréquemment de sujet. Ce qui a donc un impact sur la fatigue qui vient plus rapidement.
L’oubli de la primauté
Par contre, lorsque nous revenons à ce principe de priorités au pluriel, tout semble avoir la même importance. Nous finissons donc par travailler sur plusieurs sujets, plusieurs tâches en même temps, tout en ayant la pression (et le stress qui va avec) qui augmente. Nous nous retrouvons donc avec une liste de tâches à rallonge qui ne semble jamais diminuer, une fatigue croissante, un stress sous-jacent et une impression de ne plus savoir où donner de la tête.
Les conséquences de cette gestion plurielle
Tu l’auras compris, les conséquences sont à la fois au niveau de :
- la productivité, qui diminue petit à petit ;
- l’atteinte des objectifs, qui devient de plus en plus aléatoire ;
- l’énergie (et la motivation) des équipes, qui s’amenuise de plus en plus ;
- la santé (mentale et physique), qui périclite petit à petit.
Bref, traiter plusieurs sujets, tâches, objectifs et/ou projets avec le même niveau de priorité n’a, non seulement, aucun sens étymologiquement mais, en plus, a de réelles conséquences sur notre travail.
La solution à prioriser
Alors, que faire ? Faut-il absolument n’avoir qu’une seule priorité ?
Et bien… Oui, dans le sens premier du terme. Ça ne veut pas nécessairement dire ne faire qu’une seule chose unique. Par contre, il est important de hiérarchiser clairement par ordre d’importance les différents sujets. C’est-à-dire que si à un moment la question se pose de “je travaille sur ça ou sur ça ?”, la réponse doit être claire et facile. D’abord l’option la plus haute dans l’ordre d’importance des projets en cours.
Et oui, ça veut dire que certains éléments prendront plus de temps. Mais ne vaut-il mieux pas que certains objectifs prennent plus de temps plutôt que de n’en atteindre aucun ?
Du coup, si tu veux te poser de meilleures questions que “Comment gérer les priorités ?”, je te propose d’aller plus en profondeur dans ta problématique. Par exemple : “Qu’est-ce qui est le plus important pour toi maintenant ?” Ou, pour reprendre les mots du livre “The One Thing” : “Quelle est la chose que je peux faire qui, en la faisant, rendra tout le reste plus facile ou inutile ?”
Une seule priorité. Un ordre clair dans tes projets en cours.
Conclusion
Tu sais maintenant pourquoi la gestion des priorités n’est pas la bonne question à se poser. Et, surtout, tu sais quel est le fond du problème à aborder. Tu vas pouvoir éviter de perdre du temps en adressant un sujet de surface ! Évidemment, il peut s’agir d’une partie compliquée à attaquer par soi-même. Si tu ressens le besoin d’avoir l’avis d’un professionnel sur ta situation particulière, je suis là pour ça. Pour ça, il te suffit de remplir le formulaire sur la page Contact.